Du 27 mai au 1 juin : Attachante Roumanie.

Chaque changement de pays est pour l’instant une surprise. On aurait pu imaginer une douce transition, un peu comme quand on change de département ou de région. Erreur, ici le changement est plus brutal. Les paysages d’abord: même si les modifications topographiques sont rarement soudaines, la frontière est souvent établie sur un cours d’eau ou une autre ligne de démarcation franche. Les aménagements routiers ensuite: le revêtement bitumeux subit une césure nette à l’endroit précis du changement de territoire. Pas un gramme de goudron gaspillé. Parfois une route lisse d’un côté, et une piste truffée d’ornières de l’autre. La signalétique aussi: elle nécessite de ressasser son code de la route et, de temps en temps, interpréter les panneaux comme on peut. Enfin, pour les habitations et les personnes, la frontière est comme un grand rideau. Chacun de son côté du tissu, avec ses habitudes architecturales, vestimentaires,…

La Roumanie ne déroge pas à la règle. Nous pensions trouver un pays similaire à la Bulgarie. Surprise!
Nous avions quitté la Mer Noire côté Bulgare pour remonter vers l’Ouest en direction de Bucarest. La frontière est passée à Ruse via un pont métallique qui traverse le Danube.
La route nous mène à l’entrée des Carpates. Nous esquivons délibérément Bucarest car nous préférons passer du temps en Transylvanie. Cette région teintée de mystère et lieu de résidence du plus célèbre des vampires.
Nous passons notre première soirée dans un parc naturel proche de Brasov au cœur des montagnes. Le cadre est magnifique et on imagine les ours peuplant ce sanctuaire venir nous rendre visite. Nous n’en verrons aucun alors nous nous consolons avec une balade en nature. Jasmine et Augustin récitent chacun un beau poème pour la fête des mamans, transmis par Nathalie, la maitresse de Jasmine, merci!
La ville de Brasov que nous visitons le lendemain est animée sous un beau soleil. Les terrasses de café sont bondées et la place principale qui offre une vue dégagée sur la forêt fourmille de badauds.
Brasov accueille une étape d’un rallye automobile. Une animation qui attire également du monde.
Nous nous enfonçons ensuite au cœur des Carpates pour rejoindre un autre parc en montagne : Piatra Craiului, une étape en pleine nature au bord d’un torrent. Le bruit de l’eau qui coule nous berce toute la nuit. Nous sommes tout près de la ville de Bran et du château qui hébergea le comte Vlad Dracul l’empaleur!
La visite est intéressante et les enfants sont avides d’informations sur le comte sanguinaire qui donna naissance à la légende du vampire.
En soirée, nous rejoignons une vaste clairière, après une forêt dense, pour y passer la nuit. Nous raffolons de ces coins en pleine nature dont la Roumanie regorge. Nous profitons de la matinée dans la clairière pour sortir nos hamacs et nous prélasser au soleil. Un imposant troupeau de paisibles moutons nous rend visite. Les animaux sont menés par un couple de bergers. S’arrêtant à notre niveau, nous engageons une conversation, enfin disons plutôt que nous essayons de communiquer avec des gestes et des mots. Mihai et son épouse habitent ici et ont 6 enfants. Un superbe moment avec deux personnes attachantes.
Notre route remonte vers les Maramures en traversant des paysages ruraux qui nous rappellent l’Albanie. On retrouve les charrettes tractées par des chevaux, les travaux manuels dans les champs, les tas de foin. Nous découvrons des cigognes nichées au sommet des poteaux électriques dans les petits villages.
Nous stationnons en soirée à côté d’un apiculteur qui nous permet de partager son emplacement. Augustin, saute de Patabul pour aller voir les ruches. Gentiment il nous montre les abeilles et nous fait goûter son miel d’acacia. Les enfants se régalent et nos papilles ne résistent pas longtemps à l’idée de lui prendre un grand pot de miel.
Nous visitons le village de Sapanta le lendemain. Le monastère en bois est superbe mais la curiosité est le cimetière joyeux. Les croix sont ici sculptées dans le bois de chêne et personnalisées pour chaque défunt. Une image le représentant dans une activité qui lui tenait à cœur est accompagnée par un poème humoristique ou nostalgique sur une anecdote de sa vie. Le tout est peint en couleur, notamment un bleu typique: le bleu de Sapanta. Nous apprécions l’idée de l’artisan local qui est à l’origine de ce cimetière. Créé en 1935 par Stan Ioan Patras, il compte aujourd’hui plus de 800 tombes. Nous regrettons cependant de ne pas comprendre les poèmes inscrits.
La Roumanie, notamment la région que nous avons traversée, est un coup de cœur assuré pour son dépaysement, sa nature et ses racines préservées et les rencontres attachantes.